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La psychanalyse, disait Dolto, c'est apporter à chaque séance un message inconnu de soi-même et qu'un autre perçoit parce qu'il est payé pour y être attentif et pour se projeter le moins possible. C'est une aventure revécue de sa propre vie. Rares sont aujourd'hui encore ceux qui connaissent les bienfaits véritables de cette technique d'utilité publique inventée par Freud. Aussi remarquable que subversive, cette pratique profondément éthique se détermine d'un lien social à deux inédit et permet à celui qui en bénéficie - enfant, adolescent ou adulte - de retrouver dans le parler ce qu'il lui faut de jouissance, de courage et de détermination pour que son histoire continue. Elle révolutionne de surcroît son rapport à lui-même, aux autres et au monde. Bienvenue. Cécile Crignon

Tu n'es pas né pour m'aimer

Tu n'es pas né pour m'aimer

- Les parents doivent savoir que, quoi qu'ils fassent, ils auront toujours tort aux yeux de l'enfant, et cela tout en faisant de leur mieux.

À un moment ou à un autre, même les parents les plus aimants seront responsables d'une souffrance chez l'enfant.

Si l'enfant déclare alors « Moi, je ne t'aime pas », on répond « Cela n'a aucune importance, tu n'es pas né pour m'aimer.»

Six, sept ans, c'est déjà tard pour critiquer ses parents. Les parents doivent beaucoup écouter les critiques de leurs enfants, même si cela ne doit pas, dans beaucoup de cas, modifier leur comportement, car ils ont à éduquer et non à plaire à leurs enfants. Des enfants qui, en grandissant, continuent à toujours vouloir faire plaisir à leurs parents, qui estiment que leurs parents ont toujours raison et sont toujours justes, sont des enfants en mauvaise santé.

Plus on peut montrer d'hostilité mêlée ou alternant avec de l'affection à ses parents, meilleure est la santé morale d'un enfant. Cela signifie que la relation de l'enfant aux parents s'est dégagée des liens incestueux et de totale dépendance.

C'est ainsi que chaque enfant commence à avoir son quant-à-soi. Une mère devrait pouvoir dire « Moi, j'étais prête à ce que tu naisses, tu es né. Maintenant, débrouille-toi avec la vie, je fais ce que je peux pour t'entretenir et pour que tu sois heureux, mais ce n'est pas toujours à cause de moi si ça ne va pas, si tu n'es pas heureux, si tu es malade. Quand tu étais dans mon ventre, tu ne souffrais de rien, maintenant tu es né et la vie n'est pas toujours comme on le voudrait. De toute façon, tu t'en sortiras si tu sais prendre les choses du bon côté."

( Françoise Dolto, Les chemins de l'éducation, Gallimard, 1994 )

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